Avril • La solidarité, c’est aussi permettre au plus petit de donner & savoir recevoir de lui !

Les Cafés Joyeux, un exemple de solidarité (voir plus bas)

Lorsque l’on pense solidarité, on pense d’abord à aider les personnes vulnérables et celles qui manquent de biens matériels. C’est en effet ce que le Christ attend de nous, que nous nous occupions de pourvoir aux besoins de nos prochains. Mais la dignité exige que toute personne puisse participer également, avec ses moyens et ses talents, au bien de toute la communauté. Lorsque la solidarité va dans les deux sens, il y a réciprocité, et c’est le signe de la fraternité.

« L’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même. »

Ce propos du pape Paul VI nous montre que c’est en donnant que la personne se réalise. Si l’on perçoit la solidarité comme le service de celui qui a besoin, on peut aussi entendre que l’autre peut avoir besoin de… rendre service !

Chaque personne a des talents, des dons… Exercer ses dons et ses talents, et rendre service au moyen d’un travail qui a du sens est indispensable à l’accomplissement de chacun. Parmi les exemples bien connus, il y a les communautés Emmaüs. L’abbé Pierre avait la conviction que les personnes aidées pouvaient apporter quelque chose à la société… En échange du logement qu’ils reçoivent, les compagnons d’Emmaüs valorisent des objets récupérés et les remettent en vente. Cette vision est à la base du projet Emmaüs qui est né dans les années 1950.

« Je ne peux pas t’aider, je n’ai rien à te donner.
Mais toi, tu peux m’aider à aider les autres. »

Abbé Pierre

Que les plus fragiles puissent contribuer aussi au bien commun par leur travail

Que les personnes puissent travailler pour participer à la cause commune, cela rejoint le message de l’enseignement social de l’Eglise dans lequel le travail est une solution aux problèmes sociaux. Il en va de la responsabilité des acteurs de la vie économique de prendre les moyens – que leurs conditions leur permettent – pour embaucher des personnes difficilement employables à cause d’un handicap, de l’approche de l’âge de la retraite ou de leur inexpérience. « La solidarité sans la subsidiarité tombe dans l’assistanat qui humilie celui qui est dans le besoin » Cette formule du pape Benoit XVI, adressée aux maires italiens en 2011, est une invitation à veiller à ce que les personnes, en l’occurrence celles qui ont des besoins, puissent exercer des responsabilités et travailler pour y pourvoir elles-mêmes.

Un exemple de cette solidarité qui consiste à permettre à l’autre de donner et de se donner dans le travail, ce sont les Cafés joyeux. Cette initiative a vu le jour dans l’ouverture d’un premier café-restaurant en 2017. La grande majorité des personnes sont trisomiques ou autistes.

Autre exemple, la société Ecodair qui emploie des personnes qui portent des handicaps divers pour déconditionner du matériel informatique. 

Autre exemple encore, le Village Saint-Joseph en Bretagne qui accueille des personnes fragilisées par la drogue, l’alcool ou des épreuves de la vie. Une vie en communauté leur est proposée et ils reprennent confiance y en participant concrètement par leur travail. Lorsque des personnes fragiles participent à la vie économique, on appelle cela l’économie de communion.

Dans l’Evangile, Jésus prend comme exemple celui de la veuve qui n’a rien mais qui donne le peu qu’elle possède pour les œuvres du Temple. (Marc 12, 38-44) Il souligne qu’elle a été très généreuse compte tenu de ses moyens très faibles. Ou encore, si permettre à l’autre de donner et de se donner dans son travail est important, la participation de la personne peut également se faire dans la gratuité, comme un service rendu.

La réciprocité est le signe de la fraternité

Ce qui plait à Dieu, c’est la réciprocité dans la relation. Car Dieu, lui-même, est relation. Il est relation entre le Père, le Fils et le Saint Esprit. Il est la circulation d’amour entre ces trois personnes. De même, lorsqu’il y a une relation de réciprocité, cet amour de Dieu circule entre les personnes.

Lorsque la solidarité va dans les deux sens, lorsque ce ne sont plus seulement les pauvres qui reçoivent mais eux qui donnent et apportent une contribution, il y a une réciprocité. Et cette réciprocité est vraiment le signe que la relation est fraternelle ! Mais accepter que quelqu’un de plus pauvre nous donne quelque chose, nous rende service, demande toujours de l’humilité. Il est parfois plus difficile de se laisser « laver les pieds » que de laver les pieds des autres. Recevoir, c’est se laisser compléter et donc se laisser aimer par celui qui nous apporte quelque chose. Cela demande l’humilité nécessaire pour reconnaître que l’on a besoin de l’autre.

« Il faut se mettre dans une attitude de réceptivité, recevoir les dons et les beautés de la vie avec humilité, gratitude et jubilation. »

Pierre Rabhi

Grand livre de la solidarité - ACE

En ACE : le Grand livre de la solidarité des 6-15 ans

Le défi lancé aux enfants dans les revues ACE Ricochet et Vitamine consistait en 2018 à réaliser un texte poétique ou un texte en prose, ou encore un dessin répondant à la question : Être solidaire, ça veut dire quoi pour toi ?Plus de 300 contributions individuelles ou collectives nous sont parvenues : un réel bonheur pour nous de les découvrir, non sans émotion ! Toutes sont publiées dans ce grand livre. Du simple bonjour à l’action collective, les enfants sont solidaires de nombreuses personnes. Ils se démènent pour que la solidarité, la fraternité et la paix règnent. Découvrez leurs témoignages, leurs récits d’actions de club.

64 pages.


L’activité du mois

> Le dépanneur

Carnet des 30 activités citoyennes et solidaires de l'ACE

Cette activité est issue du carnet Plus de 30 activités citoyennes et solidaires et découvrez encore plus d’activités, de petits jeux, de bricolages avec la collection Les petits carnets de l’ACE disponible dans la rubrique boutique du site de l’ACE

À partir de 6 ans. | 10 minutes environ | Des petits objets légers | 2 foulards ou masques de nuit

Organise un grand jeu « solidaire ». Pas question de gagner tout seul : il va falloir que tous les participants parviennent à se faire confiance et avancent ensemble !

Déroulement :

Choisissez dans l’équipe deux « dépanneurs » et bandez-leur les yeux. Demandez aux autres de se mettre sur la ligne de départ, que vous aurez délimitée à l’avance, avec sur la tête, en équilibre, un objet léger (un jouet, un gobelet…).

Le but du jeu : aller jusqu’à la ligne d’arrivée sans faire tomber cet objet. Si l’un des coureurs fait tomber l’objet, il doit s’immobiliser, jusqu’à ce qu’un dépanneur vienne le ramasser et lui remette sur la tête. Le dépanneur, qui ne voit rien, doit se laisser guider par le coureur en panne, qui a besoin du dépanneur pour pouvoir repartir…

Peut-être que toi ou un copain détestez avoir les yeux bandés, surtout n’hésitez pas à le dire en début de jeu !

Variante :

S’il fait beau et chaud, vous pouvez jouer à l’extérieur, et mettre sur la tête des coureurs un gobelet d’eau. Fous rires garantis !

On cogite, on discute :

Quelles ont été les meilleures stratégies ou les meilleures façons d communiquer ? Pour les dépanneurs, a-t-il été plutôt facile de se laisser guider par les autres ?

Et pour ceux qui étaient en panne, comment s’est vécue l’attente d’être dépanné ?

Avez-vous fait preuve de patience ?


L’agenda

  • du 1er au 30 avril : Mois ACE du Grand nettoyage.
    Pour prendre soin de la planète
  • 04 avril : Pâques
    Fête chrétienne qui célèbre la résurrection du Christ
  • 05 avril : C’est le lundi de Pâques.
  • du 12 avril au 12 mai : Ramadan
    Période de jeûne pour les musulmans

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