Solène Bondu fait le bilan de ses dix années de laïque en mission ecclésiale pour l’ACE

Certaines associations départementales de l’ACE sont accompagnées par des laïques en mission ecclésiale. Dans la Loire-Atlantique, Solène Bondu a été appelée pour l’exercer en 2012. Cette éducatrice et formatrice témoigne ici de l’énergie et de la foi qu’elle a mis à accompagner les acteurs de terrain. Ces dix années se sont inscrites dans sa vocation personnelle tournée vers l’éducation populaire.

Solène Bondu

Pour Solène, l’Ace est une affaire de famille.

Enfant, Solène a connu l’Action Catholique des Enfants grâce à ses parents qui y sont engagés de longue date. Par son métier et sa proximité de l’ACE, Solène s’est vue proposer cette mission en 2012 par le diocèse de Nantes. « Quand on me l’a proposée, cela m’a d’abord surprise mais j’ai rapidement vu le sens de cette mission. Mes deux parents ont été responsables de club, ma mère a connu également d’autres engagements à l’ACE. J’ai fait de l’ACE durant 9 ans, jusqu’à ce que je sois en troisième. Ensuite, j’ai fait de la JOC. »

« Laïque en mission ecclésiale, c’est accompagner et donner du sens ».

Sur le diocèse de Nantes, une laïque en mission ecclésiale n’est pas une permanente de l’ACE, mais un membre de l’équipe d’aumônerie. Pour Solène Bondu dont la mission s’achève ces jours-ci après dix ans, « cette mission consiste à la fois à cheminer avec, à donner du sens, à écouter et à faire du lien. » Car pour elle, pas question de faire à la place des gens. C’est une question de subsidiarité. Il faut les accompagner en jouant un rôle de boussole pour les initiatives de chacun avancent dans le sens du projet de l’ACE. Dans cette mission, ses interlocuteurs sont nombreux. « J’ai essentiellement affaire aux adultes : membres de l’équipe départementale et du bureau, le permanent, mes collègues de l’équipe d’aumônerie, les coordinateurs et trésoriers de secteur, les responsables de club… »

Solène avec les enfants
Solène laïque en ACE

L’ACE et le diocèse de Nantes travaillent conjointement pour enrichir la préparation aux sacrements.

Parmi les chevaux de bataille d’une laïque en mission ecclésiale, il y a la transmission de la foi chrétienne. Solène et ses collègues de l’aumônerie ont ainsi travaillé avec le service de catéchèse du diocèse de Nantes pour améliorer la préparation des sacrements. « Pour beaucoup d’enfants, leur passage à l’ACE est vraiment un lieu de première annonce de l’Evangile. Parfois, certains demandent à être baptisés ou à faire leur première communion. Or le club ACE contribue à préparer les sacrements mais ça ne suffit pas. Le travail qui a été fait avec le diocèse permet de proposer des pistes pour approfondir les connaissances chrétiennes en gardant sa spécificité. La pédagogie met l’accent sur la confiance faite aux enfants et le lien avec ce qu’ils vivent, concrètement, dans leur propre vie. » Ce travail s’est ainsi concrétisé dans un document intitulé « Passerelle » contenant des textes d’Evangile, des prières, et des questionnements permettant de toujours raccrocher la religion à leur vie : engagement dans un club de foot, sens du baptême d’un petit cousin, etc.

L’animation bénévole d’un club lui a permis à Solène de garder un pied sur le terrain.

Si dans sa mission à proprement parler, Solène fait du lien entre les différents responsables, elle côtoie régulièrement des enfants. « J’anime bénévolement un club dans un quartier de Nantes, le Clos-Toreau, depuis 6 ans. Je côtoie tous les quinze jours des enfants âgés de 8 à 11 ans. C’était important de bien connaître les enfants et le terrain. Je comprends également mieux les difficultés des responsables de club. Parfois, des choses évidentes pour l’aumônier le sont moins sur le terrain. Je peux également partir d’exemples concrets que je vis et partager les joies comme les difficultés. » Cette responsabilité bénévole, Solène entend bien la poursuivre à la prochaine rentrée !

La vaillance, une valeur peu difficile mais source de joie

Comme l’écrivait Gaston Courtois : « L’enfance est l’âge où peuvent se développer au maximum les réflexes chrétiens qui influeront sur la vie entière. » C’est pourquoi la vaillance a toujours été au cœur de la pédagogie du mouvement de l’ACE depuis les Cœurs vaillants. « La vaillance montre bien que tout n’est pas toujours facile. A certains moments, il est nécessaire de faire un effort et de croire que cela vaut la peine de s’engager. Le résultat de la vaillance, ce sont des moments de joie et une plus grande confiance en soi. S’il est souvent difficile de faire la relecture de la vaillance, elle résume bien ce que les enfants vivent mais ce que nous aussi on vit comme adulte. » explique Solène.

L’éducation populaire tient une place importance dans sa vocation professionnelle

Parallèlement à sa mission pour l’ACE, Solène est formatrice depuis 12 ans à l’école d’éducateurs : « Je donne des cours avec au cœur de ma pédagogie l’éducation populaire pour rendre les étudiants acteurs de leur formation. Cela touche à l’accompagnateur qui doit cheminer avec, donner des clés mais ne pas faire à la place. Avec les enfants, ce n’est pas parce que je suis l’adulte que je sais et qu’eux ne savent pas, car les adultes peuvent apprendre d’un enfant, et réciproquement. Avec l’éducation populaire, ce sont les enfants qui prennent des responsabilités, des décisions et ils sont vraiment acteurs de leur mouvement et de leur vie. »

« Cette mission a unifié ma vie professionnelle et ma vie personnelle »

« Malgré les hauts et les bas que j’ai vécus, cette mission m’a permis d’unifier ma vie et de me sentir à ma place entre mes valeurs personnelles et mes valeurs professionnelles. Quand je faisais mes études d’éducateur de jeunes enfants, on parlait de la foi comme quelque chose pour les faibles d’esprit ! Or j’estime que quand on est travailleur social, on ne peut pas accompagner une famille sans tenir compte de tout ce qu’elle a vécu et de son histoire spirituelle. »

Solène Bondu en action dans le cadre de sa mission ecclésiale

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