Père Daniel Muhamé, aumônier ACE : Impliquer les jeunes dans un projet intergénérationnel

Prix de la Vaillance 2019 - Prix d'encouragement pour un projet intergénérationnel
le groupe des Jeunes s’était déplacé, accompagné du Père Daniel, pour assister à la remise des Prix de la Vaillance.

Le 5 juin dernier, un groupe de jeunes de la communauté paroissiale de Florange, Uckange et Fameck en Moselle ont reçu le Prix d’encouragement par le jury du Prix de la vaillance. Leur initiative, « les jeunes vieux et les vieux jeunes », consiste à visiter, chaque mercredi après-midi, les personnes âgées de deux maisons de retraite. Le Père Daniel Muhamé, curé sur cette paroisse, accompagne ce groupe de jeunes et prend, chaque dimanche, un temps de relecture avec eux. Il nous parle ici de son apostolat auprès des jeunes de sa communauté de paroisses.

Père Muhame
Père spiritain venu de l’Ouganda, Daniel Muhame est curé dans la communauté de paroisses de Fameck, Uckange et Florange.

ACE : Père Daniel, qui êtes-vous ?

Daniel Muhame : « Je suis le père Daniel Muhame, missionnaire spiritain, d’origine ougandaise, affecté en France et nommé en Moselle depuis 4 ans. Quand j’étais jeune, je me posais la question de temps à autres de devenir prêtre. Un dimanche de mission, dans la chapelle universitaire (Makerere University) en Kampala (Ouganda), j’ai rencontré un prêtre Spiritain qui m’a parlé de la mission spiritaine dans le monde entier et cela m’a beaucoup plu. Après les études universitaires, j’ai répondu positivement à l’admission au séminaire spiritain. J’ai été ordonné prêtre le 26 mars 2011 en Ouganda et je suis en France depuis mai 2011. Je suis prêtre coopérateur dans la communauté de paroisses Frédéric Ozanam qui regroupe Fameck, Uckange et Florange dans le diocèse catholique de Metz.

Quand je suis arrivé en Moselle, j’ai constaté que dans l’Eglise, il y avait essentiellement des personnes âgées. Alors j’ai compris que j’étais en mission en France ! Quand on propose les premières communions et la confirmation, les enfants et les jeunes viennent mais ensuite ils disparaissent… Pour mieux enraciner les jeunes dans la vie de la paroisse, j’ai souhaité les faire revenir en Eglise avec un langage plus parlant pour notre époque et en les impliquant dans des projets. J’ai partagé cette idée aux chrétiens de notre communauté des paroisses. Finalement, j’ai eu les contacts des jeunes qui avaient fait la communion, la confirmation et les enfants du chœur. J’ai présenté cette approche qui a été bien apprécié par les jeunes. Les jeunes ont proposé des actions, comme celle de rendre visite aux personnes âgées des maisons de retraite à Fameck et à Florange. C’est une expérience riche très apprécié des jeunes comme des personnes visitées !

Eglise de Fameck
Eglise de Fameck

Le groupe a démarré avec une ou deux personnes et des familles ont encouragé leurs jeunes à venir. Les jeunes se connaissent et il fallait commencer par quelques-uns qui allaient inviter les autres. Depuis janvier 2019, ils sont environ 21 à visiter les personnes âgées en maison de retraite chaque semaine.

Cela m’a fait bizarre au début d’aller visiter des maisons de retraite car cela n’existe pas en Ouganda où ce sont les familles qui s’occupent de leurs aînés ! Après la visite à la maison de retraite le mercredi, je réunis les jeunes le dimanche au presbytère. Le but est de faire une relecture de ce qu’ils ont vécu le mercredi précédent. J’arrive à changer mon regard envers les maisons de retraite car je les voyais comme les maisons où ceux qui ne sont plus utiles dans notre société sont rejetés en attendant de quitter cette terre précieuse ! Avec les jeunes, on trouve la joie, l’espérance et l’encouragement qu’ils partagent avec nos aînés. »

ACE : Comment votre groupe de jeunes en est-il venu à participer au Prix de la vaillance ?

D.M. : « Ce sont les jeunes qui ont eux-mêmes proposé de participer au Prix de la Vaillance qu’ils ont connu par leurs liens avec l’ACE. Parmi eux, il y en a qui ont été en club ACE, il y a aussi ceux y participent toujours ou bien qui ont leur petit frère ou sœur en club. Moi-même, je suis prêtre accompagnateur de l’ACE de notre paroisse pour les 3 clubs d’Uckange, Fameck et Florange.

En club, les enfants apprennent des valeurs chrétiennes et les mettent en pratique. Ils y puisent le courage pour continuer de chercher de nouvelles façons de partager l’Evangile aujourd’hui. Le monde ne peut pas être transformé que par les prières s’il n’y a pas les actes. Quand on les sollicite, les jeunes ont de bonnes idées. Ils ont un sens puissant de créativité et beaucoup d’imagination. L’ambiance est aussi très agréable. C’est notre rôle, comme adultes et comme prêtres, de les accompagner.

J’apprécie ces jeunes de notre communauté de paroisses de Frédéric Ozanam. Ils sont une nouvelle force dans la communauté. Ils sont solidaires et ils nous apprennent des choses. Je vois en eux les leaders de la future génération ! »


Comment voyez-vous votre rôle d’accompagnateur auprès des clubs ACE ?

D.M. : « Le rôle d’un prêtre accompagnateur n’est pas toujours bien compris au départ mais on l’apprécie au fur et à mesure après avoir vu les bons résultats. Le prêtre accompagnateur n’est pas là pour imposer ses idées et pour faire à la place des autres. Il aide à responsabiliser les autres. Accompagner, cela veut dire que le prêtre est « avec » ceux qu’il accompagne. Il écoute chaque personne et les propositions faites. Il encourage les membres des clubs à prendre leur place. Et surtout, le prêtre accompagnateur « surveille » le groupe pour éviter les excès qui peuvent détruire les bonnes valeurs qui conduisent au bien commun. Bien sûr, il fait attention aussi aux sensibilités de chaque membre car chaque personne demeure différente. »


Les enfants de Fameck déjà récompensés lors du Prix de la Vaillance en 2017

Le Prix 2017 avait récompensé entre autres un groupe d’enfants de l’ACE pour leur initiative.

Le Prix d’encouragement du jury a été décerné aux enfants du club de Fameck le 31 mars 2017 à Lorient (Cité de la Voile-Eric Tabarly) lors de la cérémonie de remise des Prix de la Vaillance 2017. Avec leur projet « Hôtel Central », les 13 enfants de l’Action Catholique des Enfants de Fameck (57) avaient montré que l’amitié ne connaissait pas de frontières.

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