Riche de son parcours en Action catholique, Catherine Riboulet est mariée et mère de deux enfants.
Entre ACE, JOC et ACO, cette maman ne s’est jamais éloignée très longtemps des mouvements et est aujourd’hui administratrice de la fédération Nationale de l’ACE.
Sur le plan professionnel, Catherine est animatrice en gériatrie.
C. R. : « J’étais en club lorsque j’étais enfant. A 16 ans je suis devenue responsable d’un club Perlin, d’abord avec un accompagnateur puis seule, ensuite j’ai été appelée au comité départemental. Entre mes 20 et 24 ans, j’ai été permanente à temps plein pour l’ACE. A l’époque nous étions deux permanents.
Mes meilleurs souvenirs de l’ACE ? Ce sont les rassemblements, les temps forts et les camps mais aussi lorsque nous menions des petits projets. Comme responsable de club à Saint-Chamond dans la Loire, je me souviens d’un questionnaire à choix multiple réalisé par les enfants. Ils avaient beaucoup réfléchi à ce qu’ils vivaient au collège. Ça avait été l’occasion pour les enfants de parler du club à leurs copains. Le questionnaire est passé dans Vitamine, les enfants en étaient très fiers !
Un autre projet avait été de repeindre le local du club que les enfants ne trouvaient pas très beau. C’était une salle paroissiale et pour ce faire, les enfants ont rencontré les personnes de la paroisse pour proposer ce projet. Un papa avait fourni la peinture. Les responsables de la paroisse avaient fait confiance aux enfants, ils devaient aller jusqu’au bout du projet ! »
Selon vous qu’apporte l’ACE aux enfants ?
C. R. : « A oser s’exprimer devant les autres, prendre confiance en soi et agir ensemble. Le jeu permet d’apprendre tout cela. Je pense souvent à un thème d’année vécu lorsque j’étais responsable et qui était : « Pas trop petit pour viser grand ».
Au club, on réalise des petites choses qui amènent à en réaliser, plus tard, des plus grandes dans son travail ou sa vie privée.
Je pense souvent à cette résolution qui vaut toujours dans ma vie ! »
Selon vous qu’apporte l’ACE quant au cheminement dans la foi ?
C.R. : « Les actions que l’on réalise en club, permettent à chacun de grandir humainement. En prenant le temps de la relecture, l’ACE permet de faire le lien avec la foi dans le respect du cheminement de chaque enfant, chaque responsable. Les rencontres entre responsables sont très importantes pour regarder ce qui a été vécu, les accompagnateurs sont là pour faciliter et approfondir les partages. Je crois que la foi se vit au quotidien, dans les rencontres, les actions.
En continuant de vivre porté par plein de thèmes d’année ou résolutions de l’ACE : « Tous différents, tous acteurs pour un monde en couleur », « Donne ton avis, tous on agit », « Plus d’attention, moins de pollution », « Mets du pep’s autour de toi », « Prendre le temps »… C’est croire en chaque enfant, chaque homme en étant bien ancré dans la vie d’aujourd’hui. »
Avez-vous participé à d’autres mouvements que l’ACE ?
C.R. : « Après l’ACE, j’ai été en équipe JOC puis ACO. Lorsque j’ai arrêté un mouvement, ce n’était jamais pour très longtemps ! A l’ACO, nous faisons la démarche de révision de vie. Ces rencontres d’équipe sont de véritables pauses. Nous sommes une équipe de femmes. Nous regardons ce que nous vivons, nous nous interpellons, prêtons attention à la vie de chacune… et nous essayons de repartir avec un agir, même une petite chose à faire. Nous faisons des liens avec Jésus, une lumière qui est toujours là, à travers les autres.
Je n’ai plus de club aujourd’hui mais j’ai utilisé les questionnements du grand débat avec mes enfants et leurs copains et cela a permis qu’ils s’expriment plein de choses »
Quel métier exercez-vous aujourd’hui ?
C.R. : « Je suis animatrice auprès de personnes âgées depuis 18 ans. Je travaille actuellement en gériatrie à l’hôpital. J’apporte aux personnes âgées une présence, de la vie extérieure, du plaisir. Mon intention est de les relier au monde extérieur. Nous avons organisé des rencontres avec le centre social et les enfants de l’école du quartier.
Avec le confinement, les rencontres se sont transformées en échange de courriers. Quelle joie, pour certains résidents de recevoir une lettre d’un enfant. Grace à l’ACE, avec mes collègues de travail, nous avons écrit dans le projet du service animation : « Le plus important ce n’est pas l’ampleur de ce qui est fait mais le sens que l’on donne au minuscule de la vie quotidienne » Être présent, écouter.
Même lorsque les personnes âgées ne parlent plus ou que la communication devient difficile, il est important de rester attentif à leurs expressions. Souvent elles nous remercient du temps que l’on a passé avec elle, de l’échange verbal ou non que l’on a eu, par un mot, un sourire, un geste. Quand je rentre dans une chambre, je viens pour proposer une animation, qui sera souvent un échange, les résidents parlent de leurs vécus, de leurs désirs.
Après avoir été permanente de l’ACE, j’ai continué dans l’animation auprès d’ados. A présent, je crois que c’est exercer ce métier auprès des personnes âgées qui me correspond le mieux ! »