Olivier Héricher est responsable de club sur l’association départementale ACE du Havre et par ailleurs enseignant. Il est même le directeur de l’école primaire où il était élève à Fécamp.
Son meilleur souvenir d’enfance : avoir construit un kiosque ACE avec comptoir, revues et affiches du mouvement dans un carton de réfrigérateur avec les copains de son club, dont sa maman était responsable. Depuis, il a pris sa suite avec sa femme Virginie et ses deux enfants, tous engagés !
Aujourd’hui il nous parle de la bonne attitude à adopter pour accompagner au mieux la continuité pédagogique.
En tant qu’enseignants, il nous a fallu nous organiser très rapidement avec les moyens du bord pour inventer des moyens de communication, parce que contrairement à nos collègues des collèges et lycées, nous n’avons pas d’espace numérique officiel. La première des craintes, quand on travaille en éducation prioritaire, c’est bien sûr le décrochage. Surtout dans les familles où les parents ne peuvent pas aider les enfants à faire les devoirs. J’ai des parents non lecteurs ! C’est pour cette raison que les enseignants ont pris la décision de rester en contact aussi par téléphone, pour mieux les accompagner. On essaie évidemment de fournir des exercices et des corrigés mais on encourage surtout les parents à aider leurs enfants dans ce qu’ils savent faire : il faut les rassurer parce que toutes les situations de la vie quotidienne peuvent être objets d’apprentissage. Une recette de cuisine où l’on ajuste les quantités, un projet de voyage où l’on se penche ensemble sur une carte, une histoire lue au petit frère… La période que nous entamons ne sera jamais aussi démobilisatrice que les deux mois d’été et les enfants sont tout à fait en capacité de rebondir ! On aurait tort de laisser penser aux parents que leurs enfants doivent passer leur journée devant des cahiers. Ce n’est absolument pas le cas en classe où les élèves passent sans arrêt de l’écoute à la discussion, de la manipulation à l’écriture, etc. En règle générale, en classe, il ne faut pas compter sur plus de 45 min d’attention, et sur ces 45 min, certains élèves n’auront une part active que d’une dizaine de minutes ! Ça peut donc être pareil à la maison, surtout tout seul devant ses exercices !
En résumé, le plus important à mon avis est d’encourager les parents à entrer dans un échange avec les enseignants pour pouvoir dire sans gêne si nécessaire : mon enfant ne peut pas, c’est trop dur, je ne peux pas l’aider ! Charge aux enseignants de dessiner avec eux des solutions pour que le quotidien des enfants reste gérable et épanouissant pour tous.