Il n’a pas de copains…
Certains enfants se trouvent en situation d’échec face aux autres avec des mécanismes de honte, des inhibitions ; cela signifie souvent qu’ils ne se font pas assez confiance pour aller vers les autres. « L’amitié suppose de respecter les règles de base des interactions sociales : à chacun son tour, choisir ensemble ses activités partagées, contrôler son agressivité, être sensible aux émotions de l’autre et réceptif à ses propositions de jeu, exprimer soi-même ses désirs et ses émotions, et si possible être de bonne humeur ! »[1]
Les disputes : T’es plus mon copain !
Les conflits existent avec les copains. Disputes et réconciliations rythment les amitiés infantiles et adolescentes. Cet apprentissage du lien avec l’autre est indispensable à la construction de l’individu. Ce qui est inacceptable pour l’enfant, c’est la trahison : il peut se sentir humilié lorsqu’un ami livre son secret à d’autres. Se crée alors une rupture qui va structurer l’enfant afin qu’il puisse reconnaître ses « vrais amis ». L’amitié rend vulnérable, car cette relation conduit à s’exposer.
C’est à l’enfant de progressivement arriver à « faire la paix » avec les autres et avec soi-même ou de faire le choix de changer d’amis car cela va lui permettre de s’affirmer et de sélectionner, peu à peu, ses « vraies valeurs ».
En tant qu’adulte, il nous faut laisser les enfants gérer eux-mêmes leurs histoires d’amitié ou d’inimitié et nous nous devons d’être très attentifs lorsque ces disputes peuvent troubler l’équilibre et la confiance d’un enfant. Sans être envahissant, nous devons être aptes à expliquer à l’enfant qu’une amitié peut se tisser et se rompre à tout moment.
Les faux-amis
L’amitié suppose donc une réciprocité, exigence de la présence d’autrui. Mais elle peut aussi être une exclusion : celle de l’amitié pour les choses. L’alcoolique n’a ainsi pas pour ami le vin, car celui-ci ne peut lui exprimer son amitié ! Il en va de même pour le cupide.
L’oncle Picsou n’a d’ailleurs pas d’ami. Le fétichisme de l’argent n’est pas une amitié, mais une pathologie. L’amitié contribue par conséquent au développement de la raison, ce qui n’est bien sûr pas le cas de l’addiction, qui voit s’installer des dépendances. L’amitié contribue à la liberté ; l’addiction est un tribut à l’aliénation.
[1] Article L’enfance, école de la camaraderie, dossier du journal La Vie : L’amitié, valeur refuge