Des Cœurs Vaillants et Âmes Vaillantes à l’ACE

Notre histoire

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Tout commence dans les années 20, alors que la France sort de plusieurs années de guerre. Face à la souffrance des enfants, laïcs et catholiques créent les patronages pour leur permettre de se socialiser et de structurer leur temps libre. Ainsi, de nombreux enfants de milieux populaires se retrouvent les jeudis et dimanches pour jouer et participer à des activités sportives et culturelles.

Des Cœurs Vaillants et Âmes Vaillantes de France…

Le 20 octobre 1928 parait un journal destiné aux garçons des patronages catholiques : « Cœurs Vaillants ». Ce nouveau journal veut créer un esprit commun à tous les enfants âgés de 8 à 14 ans : esprit de chrétienté et d’unité, esprit missionnaire, esprit de partage, esprit d’équipe, esprit d’entreprise. Pour cela, la pédagogie de la rédaction va être d’inviter sans cesse les lecteurs à se mettre à l’action.

Petit à petit, les équipes « Cœurs Vaillants » fleurissent dans toute la France et commencent à s’organiser en véritable mouvement dès 1937 sous l’impulsion des Pères Jean Pihan et Gaston Courtois. Un mot d’ordre d’année (ou thème d’année) autour duquel le mouvement veut bâtir toute son animation fait son apparition. Le premier sera « Fiers d’être chrétiens ». L’année suivante, le mouvement s’adresse aussi aux filles avec la branche des « Âmes Vaillantes ». Le mouvement prend alors le nom d’ « Association des Cœurs Vaillants et Âmes Vaillantes de France ».

L’intuition de Gaston Courtois s’inscrivait dans un esprit de catholicisme social. Si les communautés religieuses se sont occupées depuis le Moyen-Âge d’œuvres sociales comme les hôpitaux ou les écoles, les patrons industriels chrétiens s’engagent pour réconcilier l’économique et le social, dans un contexte où l’essor rapide de l’industrie paupérisait la classe ouvrière. Leur engagement avait conduit le pape Léon XIII à publier une encyclique sociale d’importance en 1891, Rerum Novarum, invitant les responsables économiques à exercer leur responsabilité sociale. De nombreux patrons chrétiens français et belges, comme Léon Harmel, vivaient alors une responsabilité sociale de l’entreprise.

Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, les initiatives des catholiques sociaux ne manquaient pas. En voici quelques exemples. En 1860, le père Antoine Chevrier (1826-1879) crée le Prado en 1860 au cœur du quartier ouvrier de La Guillotière à Lyon

pour accueillir et éduquer de jeunes enfants de familles déshéritées. À cette même époque, nait à Paris le premier Cercle catholique ouvrier en 1865, dans le 14e arrondissement de Paris avec Maurice Maignen, Frère de Saint-Vincent-de-Paul. C’est de cette congrégation qu’est issu Jean-Emile Anizan, qui deviendra le fondateur des Fils de la Charité. En 1886, un premier mouvement d’Action catholique sera créé par Albert de Mun et d’autres laïcs pour christianiser ou entretenir la foi des milieux pauvres et ouvriers et y apporter la doctrine sociale de l’Eglise. D’autres organisations subsistant aujourd’hui émergèrent au début du XXe siècle : les Semaines sociales de France en 1904, le syndicat chrétien CFTC en 1919 et la JOC en 1927 à laquelle Gaston Courtois prendra part en créant une section à Paris.

A l’Action Catholique des Enfants

Dès sa fondation, le mouvement sensibilise les dirigeants afin qu’ils soient attentifs au milieu de vie des enfants. D’ailleurs, à partir de 1941, le mouvement passe des accords avec les mouvements d’Action Catholique Spécialisée. Il s’implante en effet non seulement dans les milieux populaires urbains et ruraux, mais aussi auprès de « fillettes de milieu bourgeois ».

Après la guerre, le mouvement prend un nouveau départ et se structure en branches. Les grands rassemblements annuels, supprimés pendant la guerre, reprennent de plus belle et témoignent du dynamisme du mouvement. Ainsi, 60 000 enfants de la région parisienne se retrouvent au Parc des Princes en 1946.

Dès 1953, les enfants se regroupent en « clubs ». Le club devient ainsi un moyen pédagogique privilégié.

Le mouvement se développe peu à peu hors de France, comme en témoigne la parution de journaux en Afrique dès 1955, journaux qui veulent s’adapter aux réalités africaines pour rejoindre les enfants dans ce qui fait leur vie. Le mouvement CV-AV de France décide la création de la Commission Internationale du Mouvement (CIM) en 1958 afin d’aider chaque pays à organiser son mouvement. La CIM se retrouve à Rome en juillet 1966 pour sa deuxième rencontre internationale. Cette rencontre est un succès : les statuts officiels du mouvement international sont définis et la CIM s’appellera désormais  MIDADE, Mouvement international d’apostolat des enfants.

En 1956, l’assemblée des Cardinaux et Archevêques de France accorde sa confiance au Mouvement en le mandatant « pour l’éducation chrétienne et la préparation à l’Action Catholique des Enfants de tous les milieux ».

Ainsi, entre 1956 et 1966, le mouvement va se donner une ossature et un statut de mouvement d’Action Catholique Spécialisée à l’enfance et attentif aux milieux de vie des enfants. Tout en gardant ses liens avec l’Action Catholique Rurale, le mouvement intensifie ses travaux avec les mouvements de jeunes et d’adultes du Monde Ouvrier et des Milieux Indépendants. Il prendra son nom actuel d’ « Action Catholique des Enfants » en 1975.

En 1987, l’ACE fête ses 50 ans avec de grands rassemblements régionaux.  L’histoire du mouvement est retracé dans le livre de Vincent Féroldi, intitulé « La Force des Enfants : des Cœurs Vaillants et Âmes Vaillantes à l’Action Catholique des Enfants ».

En 1989, les enfants de l’ACE remettent à Hélène Dhorlac, secrétaire d’Etat à la famille, une pétition réunissant 80 000 signatures pour que le gouvernement français ratifie la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.

Le mouvement des enfants

Une nouvelle dynamique démarre en 1997 avec le soixantième anniversaire de l’ACE, celle de la participation des enfants. Ils participent activement à la préparation et au bon déroulement des rassemblements départementaux. Les Universités d’été de 1998 permettent de former des responsables de club sur cette dynamique.

Une nouvelle impulsion est donnée en 1999 quand 300 délégués de club se retrouvent au rassemblement national « Délég’acteurs ». Les enfants expérimentent alors leur rôle de porte-parole.
Le Conseil National de 2001 est une étape importante. Il permet de reformuler le projet et la pédagogie du mouvement en mettant en avant la notion d’« enfant-acteur ».

Dès 2006, l’ACE organise son premier Conseil national des Enfants, donnant ainsi une place accrue aux enfants dans l’organisation du mouvement.

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