Rentrée de septembre : se resociabiliser dans la joie !

Pour beaucoup d’enfants et d’adolescents, la période qui s’achève a été une véritable épreuve à plus d’un titre, et en particulier sur le plan de la vie scolaire : confinements à répétition, groupes classe éclatés, contraintes sanitaires lourdes en présentiel, suppression de la plupart des activités extra-scolaires et incertitude permanente sur la tournure des évènements et le maintien des examens… La rentrée qui s’annonce sera donc l’occasion de renouer avec l’école dans de bonnes conditions. En effet, les enjeux de cette reprise sont immenses, spécialement pour les plus fragiles…
Dominique Mazin-Prieur nous livre son analyse.

« Le premier impératif de cette rentrée va consister à libérer l’intellect ! Personne n’attaque cette année comme les autres, comme avant. Après deux ans de pandémie, les enfants ont un vécu singulier derrière eux, dans la tête et dans le corps, avec souvent des expériences douloureuses : séparation des parents, maladie ou deuils de proches, isolement… Angoisse de se voir irrémédiablement changé, angoisse de retrouver ses copains différents ou angoisse de quitter l’espace familial, ils ne seront peut-être pas tous impatients de reprendre. Impossible cependant de généraliser car chacun aura sa propre histoire et son propre ressenti sur la période écoulée. Ce qui est sûr, c’est qu’aucun d’eux ne sera disponible intellectuellement si on ne les aide pas à faire de la place dans leur esprit en quelque sorte.

se resociabiliser en rangeant son bazar mental

Ranger son bazar mental

Comme après un trauma, il va être indispensable de permettre aux enfants de faire le travail qu’on appelle en psychanalyse l’élaboration du vécu : s’exprimer, prendre du recul, structurer les événements et faire des liens. En d’autres termes, ranger son bazar mental !

La plupart des enfants n’acquièrent pas d’eux-mêmes avant l’âge de 12 ans cette capacité d’introspection, cette aptitude à penser une difficulté ou un événement et à en comprendre les tenants et aboutissants. Il faut donc les accompagner et l’école ne pourra sur ce plan proposer que des espaces formatés.

Relire et relier

se resociabiliser dans l'échange ou le jeu

Ainsi, c’est dans ce moment essentiel que des lieux intermédiaires comme l’ACE peuvent et doivent prendre toute leur place en offrant des occasions de parler, de relire et de relier, de dédramatiser en redonnant aux choses et aux événements leur vraie valeur.
Par l’écoute, les échanges ou dans le jeu. Pas question de mener des interrogatoires bien-sûr mais des questions très vagues vont amener les enfants à dire ce qui a été important pour eux : « De quoi tu te rappelles de ces deux années écoulées ? Raconte-moi ! Qu’est-ce que tu en as pensé ? »

Parce que les faire parler est notre seule arme ! C’est en les amenant à s’interroger, à chercher des explications – pourquoi pas en Dieu ! – qu’ils développeront une philosophie et une spiritualité qui les aident à accepter leur petitesse et leur impuissance face à l’adversité !

Rassurer les enfants

Du côté des parents, leur fonction est toujours la même : rassurer les enfants, leur montrer qu’on les comprend, qu’on est de leur côté et les aider à exprimer où se sont situées les difficultés éventuelles. Pas d’angoisse à se faire sur le plan des apprentissages, les enfants sont pleins de ressources et s’adaptent toujours. L’enjeu est de leur permettre avant tout de se resociabiliser dans la joie ! Pour les y aider, on peut essayer d’anticiper au maximum et de façon ludique les préparatifs matériels de la rentrée, souvent source de stress pour les petits et les grands, inviter quelques copains à la maison dans la semaine qui précède et leur donner rendez-vous devant la grille le jour J pour que la joie des retrouvailles prenne le dessus sur l’angoisse de la reprise ! »

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