Aider les enfants à mieux se connaître grâce aux Intelligences multiples

Et si nous étions tous intelligents ? Voilà ce qu’a cherché à démontrer le psychologue du développement américain Howard Gardner. Selon lui, il y a différents types d’intelligence. Si chaque personne les possède toutes, elle en développe certaines davantage qui sont dites « intelligences préférentielles ». Catherine Bernatet, coach, consultante et formatrice, nous éclaire sur ce que sont ces intelligences multiples et ce qu’elles peuvent apporter dans l’apprentissage et pour l’épanouissement des enfants.

ACE : Qu’est-ce que la théorie des Intelligences multiples ?

Catherine Bernatet : « C’est le psychologue américain Howard Gardner qui a développé cette théorie. L’intelligence prend différentes formes et il a déterminé six types d’intelligence plus deux autres qui sont à un autre niveau.  Il y a l’intelligence verbo-lingusitique qui est préférentielle quand les personnes aiment les mots, les calambours, les mots croisés, raconter des histoires… tout ce qui a trait au langage verbal… Une autre intelligence est la logico-mathématique. Elle concerne tous ceux qui aiment le calcul mental, démonter les objets et bricoler. Chez les enfants, on retrouve ceux qui aiment les légos. L’intelligence visio-spatiale est liée à la représentation dans l’espace et concerne les personnes qui, par exemple, adorent la photo, les arts plastiques, l’architecture, les cartes routières ou les schémas. C’est aussi l’intelligence des personnes qui aiment bien le tricot car elles se représentent le tricot réalisé avant de le faire. L’intelligence musicale englobe toutes les compétences de la musique, chanter, fredonner, battre le rythme. La kinesthésique, c’est l’intelligence du corps qui s’exprime dans les activités liées au mouvement du corps : bouger, danser, faire des sports… mais aussi les activités de loisirs créatifs comme le bricolage. L’intelligence naturaliste concerne les personnes qui aiment la nature, les animaux, collectionne les coquillages…

Il y a encore deux autres types d’intelligence, à un autre niveau : l’intelligence intrapersonnelle et l’intelligence interpersonnelle. La première concerne l’aptitude à se connaître soi-même et se retrouve chez les personnes qui tiennent des journaux intimes, savent repérer leurs qualités et leurs défauts. Elles sont capables de parler d’eux d’une façon juste. L’intelligence interpersonnelle est celle de ceux qui aiment les groupes, les relations, qui font partie de clubs, dont on dit que ce sont des bons amis, des personnes auxquelles l’on peut se confier… Elles ont une intelligence de l’autre et de l’empathie.

Toute personne possède ces huit formes d’intelligences mais en développe certainement davantage. Il existe d’autres genres d’intelligence qui commencent à être reconnues comme l’intelligence existentielle. Depuis Howard Gardner, d’autres personnes ont proposé des théories pour classer l’intelligence comme Robert Stenberg qui propose la théorie triarchique de l’intelligence ou encore Tony Buzan, le fondateur des cartes mentales… »

ACE : Qu’est-ce qui vous a conduite à utiliser cette théorie dans votre métier ? De quelle façon l’utilisez-vous ?

C.B. : « Aujourd’hui, je suis formatrice pour adultes et coach. J’ai une clientèle de jeunes et moins jeunes que j’accompagne sur des thématiques de confiance en soi dans leurs apprentissages. J’interviens dans les entreprises et organisations pour donner du pouvoir d’agir aux équipes.

J’ai découvert la théorie des intelligences multiples grâce à des formateurs canadiens. Cette théorie et la pédagogie qui en découle sont un excellent moyen d’accéder à la connaissance. Lorsque l’on trouve du sens à travers ce que l’on apprend, on peut apprendre tout ce que l’on veut dans sa vie ! »

ACE : Pourriez-vous nous parler d’une personne que la connaissance des IM a aidée ?

C.B. : « Je voudrais vous parler d’une jeune fille, Myriam. Elle était élève en 3e lorsqu’elle est venue me voir en me disant : « je crois que je ne suis pas intelligente ! ». Nous avons alors parlé du fonctionnement du cerveau, du principe de mémorisation. Tout le monde est intelligent. Elle pensait qu’elle n’était pas intelligente, car elle n’était pas une bonne élève… Elle éprouvait des difficultés dans toutes les matières scolaires, et principalement en français et en maths.

Il s’est avéré que son intelligence musicale était très développée. Elle était musicienne et ne me l’avait pas dit… Si elle se sentait « pas intelligente », c’est parce qu’elle n’était pas à l’aise en français et en mathématiques. Nous avons alors réfléchi ensemble à comment utiliser chaque compétence de l’intelligence musicale pour développer les autres formes d’intelligences. Par exemple, elle a mis en musique ses théorèmes de maths et les a compris. Son estime d’elle-même s’est alors développée. Aujourd’hui Myriam poursuit les études qui lui plaisent et réussit. »

ACE : Il y a sans doute de nombreux usages à faire de cette connaissance des intelligences multiples… Qu’est-ce que cela pourrait apporter aux responsables de club ACE ?

C.B. : « Sans doute une diversité d’activités plus grande : création de jeux et des idées pour créer de nouveaux supports ou de nouvelles activités qui correspondent au panel des types d’intelligence. Chacun de nous possède trois ou quatre intelligences préférentielles qui diffèrent d’une personne à l’autre, comme nous l’avons vu.

Dans l’orientation, c’est une clé importante. Grâce aux Intelligences Multiples, on va  apprendre à faire des choix. Plus l’on va se connaître et développer ses préférences, plus cela va nous donner la capacité à trouver notre voie d’études et professionnelle. »

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