Les 18 et 19 septembre prochains se tiendront les journées des monuments historiques. Une occasion toute trouvée pour découvrir les beautés du monde à deux pas de chez soi. La France regorge de châteaux, d’églises, de belles bâtisses… Si beaucoup sont connus, il existe néanmoins de très nombreux monuments historiques qui appartiennent à des personnes privées.
Les Journées Portes ouvertes des monuments historiques ont été créées en 1984 par le ministère de la Culture français. C’est un moment privilégié permettant aux Français de visiter leur patrimoine national : monuments, églises, théâtres, châteaux, halles, mais aussi des demeures privées ou encore les bâtiments jamais ouverts au public que sont les tribunaux, préfectures, palais de justice, hôtels de ville, chambres de commerce…
Faire la visite d’un monument historique ouvert seulement les 18 et 19 septembre
Nous avons parlé des lieux célèbres ou qui se visitent toute l’année, mais lors des journées du patrimoine, il est intéressant de visiter ce qui n’est ouvert au public qu’à cette occasion. En France métropolitaine, pas moins de 43 000 bâtiments sont des monuments historiques.
A en voir le succès des projets et des émissions présentées par Stéphane Bern, les Français aiment leur patrimoine.
Que signifie le mot « patrimoine » ?
Le mot « patrimoine » vient du latin patrimonium qui signifie les biens que l’on hérite du père. Le patrimoine témoigne ainsi de l’histoire d’un pays, d’une époque, d’une famille. Il se compose de biens immobiliers (maison, immeuble, hameau, château) comme des meubles ou objets. Toutes les civilisations ont un ou plusieurs styles architecturaux et certaines donnent encore à voir des pépites exceptionnelles sur toute la Terre. C’est pour cela que l’UNESCO a été créée en 1945. Aujourd’hui, à son « classement du patrimoine mondial de l’UNESCO » figurent 45 monuments (comme le pont du Gard ou la place Stanislas à Nancy) ou sites naturels (comme une baie de Corse ou la chaine des Puys du Massif central.
Le patrimoine dit quelque chose des personnes et de leur civilisation
Ces monuments historiques sont le fruit du travail des hommes et traduisent une certaine philosophie, une conception du beau, et même une conception de la personne humaine. Une lecture chrétienne des monuments, y compris des monuments profanes, nous fait voir l’homme comme collaborateur de Dieu. Comme l’écrivait Gaston Courtois : « En effet, Dieu aurait pu créer de toutes pièces, par une intervention personnelle directe, maisons, tables et chaises, usines, laboratoires, outils et machines… Il ne l’a pas voulu. Il a fait dépendre de l’effort humain le perfectionnement, la mise en œuvre de la création primitive. Et lorsqu’un ouvrier travaille une pièce de bois ou de métal, lorsqu’un orfèvre ciselle un vase précieux, lorsqu’un mineur arrache les richesses enfouies aux entrailles de la terre, lorsqu’un architecte et les ouvriers du bâtiment construisent une maison ou une cathédrale…, tous sont des collaborateurs de Dieu dans l’œuvre admirable de la transformation, de l’aménagement et du perfectionnement de la création. »
La naissance des « monuments historiques » en 1819
A la Révolution française, sept cathédrales françaises ont été détruites entièrement ainsi que de nombreuses abbayes, églises et châteaux démantelés ou détruits partiellement.
L’intention des révolutionnaires était de rompre avec la foi catholique et le régime monarchique en détruisant des bâtiments symboliques comme en condamnant à mort des personnes. Pour protéger le patrimoine historique, artistique et architectural, la protection des monuments historiques voit le jour en 1819.
En 2020, il y avait en France 45 684 biens historiques immobiliers, selon la base Mérimée et, en 2012, environ 260 000 objets mobiliers monuments historiques.
La base Mérimée tient son nom de Prosper Mérimée qui fut inspecteur des Monuments historiques sous la monarchie de juillet en 1834. En 1840, une première liste qui compte 1 082 bâtiments historiques dont 934 édifices est publiée. Elle se compose uniquement de bâtiments préhistoriques, antiques et médiévaux (ve au xvie siècle), pour beaucoup des édifices religieux, mais aussi des objets (telle la tapisserie de Bayeux).
43 000 demeures et 260 000 objets protégés par la Loi
La loi relative aux monuments historiques a été promulguée le 31 décembre 1913. Synthèse de lois antérieures, elle constitue à ce jour le fondement du dispositif de la protection et de la conservation du patrimoine monumental et mobilier. « Quelques immeubles (bâtiments, ndlr) sont protégés au titre des monuments historiques en France (14 000 classés et 29 000 inscrits), ainsi qu’environ 260 000 objets mobiliers (plus de 130 000 classés et autour de 130 000 inscrits) et plus de 1000 orgues. Un tiers des monuments historiques relèvent de l’architecture domestique, 29,6% sont des édifices religieux, et près de la moitié (49,4%) des propriétés privées. » lit-on sur un site Internet du Ministère de la culture