Sous l’impulsion de Gabrielle Carni, l’ACE renait à Chalon-sur-Saône !

Chalon-sur-Saône, place du marché. Photo © Ludovic Courtès

Gabrielle Carni a 38 ans et est maman de trois enfants. Arrivée à Chalon-sur-Saône en 2003, elle y est devenue laïque en mission ecclésiale. Il y a deux ans, elle a proposé de créer un club ACE alors qu’il n’y en avait plus depuis plusieurs années. Avec l’aide de quelques personnes engagées à la Mission ouvrière, un club de Fripounets puis de Perlins ont vu le jour. Gabrielle nous raconte ce qui l’a motivée…

Gabrielle Carni - ACE Chalon sur Saône (71)

Gabrielle, depuis quand êtes-vous installée à Chalon-sur-Saône et qu’y faites-vous ?

G.C. : « Je suis originaire de Bourg-en-Bresse et je suis arrivée à Chalon-sur-Saône en 2003 pour y être guide touristique. En 2007, le diocèse m’a fait la proposition de travailler pour l’Eglise en étant permanente de l’aumônerie en enseignement public. La JOC que je ne connaissais pas m’a été proposée à cette occasion. Je n’avais pas encore entendu parler ni de l’Action Catholique ni de la Mission Ouvrière. J’ai eu un coup de foudre pour cette pédagogie : le « entre eux, par eux, pour eux » qui permet aux jeunes de trouver eux-mêmes l’issue de leurs problématiques. J’ai commencé l’accompagnement de la JOC comme salariée du diocèse.

En 2017, ma mission a été revue avec l’évêque. Depuis, je suis laïque pour la pastorale des jeunes en quartier populaire et l’ACE entre ainsi dans ma mission.

En 2017, où en était l’ACE de Chalon-sur-Saône ?

G.C. : « A Chalon-sur-Saône, il n’y avait plus de club ACE depuis une douzaine d’années. En revanche, à Montceau-les-Mines, les clubs n’ont jamais cessé. Quelques enfants qui connaissaient l’ACE allaient aux temps forts diocésains comme les fêtes du jeu et pique-niques de fin d’année. Il n’y avait plus non plus de permanente pour l’ACE diocésaine depuis 2008 mais il y avait deux salariées à temps partiel pour l’ACE à Montceau-les-Mines, parce que ce bassin est toujours resté porteur.

Comment vous y êtes-vous prise pour relancer l’ACE ?

G.C. : « En 2017, quand mes deux premiers enfants ont eu 7 et 5 ans, on a cherché d’autres enfants avec qui monter un club ACE. Même si je n’ai jamais été en club ACE, je pense que c’est une proposition qui permet de rejoindre des enfants que d’autres mouvements d’Eglise ne rejoignent pas forcément. Ce sont d’abord des copains d’école de mon fils qui nous ont rejoints pour faire le club des Fripounets des « amis » à la rentrée de 2017. Jeanne, une ancienne jociste voulait bien donner du temps pour les enfants, elle est ainsi devenue animatrice du club.  

Les parents sont très proches, quand on a besoin d’eux ils répondent présents. Quand on a voulu lancer le club Perlin en février 2018, on a sondé d’abord les enfants dans la paroisse, puis j’ai appelé mes amis de la JOC pour leur demander si leurs petits frères et sœurs ou leurs enfants seraient intéressés par l’ACE.  Puis on leur a présenté le projet de l’ACE et ils se sont beaucoup intéressés à la pédagogie de l’ACE pour leurs enfants. Ca les a intéressés et du coup ils s’impliquent. Une des mamans nous dit qu’elle apprécie beaucoup les propositions de l’ACE. Elle a par exemple suivi le parcours du Carême sur le site de l’ACE… »

Selon vous, qu’apporte l’ACE aux enfants ?

G.C. : « L’ACE permet de faire découvrir aux enfants ce dont ils sont capables et aux parents ce dont leurs enfants sont capables. L’ACE peut aussi apporter des choses bien différentes selon d’où viennent les enfants. Ceux des classes moyennes apprécient de jouer ensemble et faire des projets. Ils ont compris que l’ACE était là pour les accompagner dans leurs projets. Quant aux enfants qui viennent de quartiers plus pauvres ou du foyer de migrants, cela leur permet de changer d’air et d’accéder à des activités récréatives comme les autres enfants. 

Par exemple, Nina habite un des foyers de migrants et apprécie spécialement de pouvoir « jouer partout » ! Elle apprécie la liberté qu’elle a ici et qu’elle n’a pas chez elle, parce qu’ils vivent dans 2 chambres d’un ancien hôtel. Une autre petite fille m’a dit un jour : « Il est calme ton bureau, j’aimerais bien dormir ici. » Nous sommes sur un quartier ou les gens ont besoin de souffler, de changer de lieu… Les conditions de vie sont bien différentes entre certains enfants mais je suis heureuse de voir que les équipes ont bien pris, malgré cela.

Les parents voient l’ACE comme un temps d’activité à proposer à leurs enfants dans un cadre  familier. Tout le monde se connait désormais ! Pour eux, l’ACE s’appuie sur des valeurs qui leur sont importantes qui permettent aux enfants de grandir. Parfois on a du mal à conclure les clubs parce que les enfants jouent bien ensemble, mais aussi parce que les parents papotent bien ! »

Selon vous, à quoi servent les mouvements d’Action catholique ?

G.C. : « A regarder le monde différemment, et à voir et à faire voir le beau de la vie des gens. C’est ce qu’on essaye de faire dans les clubs. On essaye aussi de faire cela dans des temps forts auxquels participent des enfants qui ne sont pas en club. L’an passé, le grand jeu de la Pièce des secrets et la dernière fête du jeu ont rassemblé une trentaine d’enfants, parmi lesquels des nouveaux enfants qui vivent au foyer de migrants. La fête du jeu a été organisée dans la cour de l’Eglise pour qu’elle soit visible depuis les immeubles. Quant à mes enfants qui ont une vie de quartier, ils ont invité dans leur école à venir à l’ACE. C’est ainsi que des enfants d’horizons différents se sont retrouvés à la fête du jeu, et que les parents par la même peuvent se côtoyer. »


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