Joaozinho Gomes : des Cœurs Vaillants du Sénégal à l’ACE du Val-d’Oise

Joaozinho Gomes est président de l’ACE du Val-d’Oise. Originaire de Guinée-Bissau, il a également vécu au Sénégal où il était Cœur vaillant. Quelques mois après être arrivé en France, cet infirmier de 33 ans est devenu responsable de club à Argenteuil. S’il a à cœur de mettre ses qualités d’animateur au service des enfants de son club, Joaozinho est également engagé au sein d’un groupe de louange pour les paroisses d’Argenteuil. Père d’un petit garçon, les enfants de l’ACE apprécient sa personnalité aussi amusante que rassurante.

Comment as-tu découvert l’ACE ?

Joaozinho Gomes : « Quand je suis arrivé du Sénégal, j’ai découvert à Argenteuil l’existence de l’ACE et ai été surpris quand on m’a dit que c’était comme les Cœurs vaillants ! Car j’avais été Cœur vaillant au Sénégal entre 2001 et 2003. On faisait des jeux, des fêtes, des sorties et l’on chantait beaucoup ! Les Cœurs vaillants et âmes vaillantes sénégalais sont très impliqués dans les églises : nettoyage de l’église, accueil des personnes qui viennent dans un dispensaire en collaboration avec des Sœurs… »

Depuis quand es-tu responsable de club et président de l’ACE 95 ?

J.G. : « Depuis quelques mois en France, en 2007, je cherchais un engagement dans l’Eglise et j’ai fait la connaissance de Marta Iralour qui était responsable de l’ACE. C’est depuis ce jour que je suis responsable de club à Argenteuil. Cette année, mon club « Les motivés indestructibles de l’ACE » est composé d’enfants âgés de 8 à 14 ans : Fripounets, Triolos et un Top’ado. Je suis content car je crois que le plus grand est motivé pour co-animer un club avec moi… Je suis président de l’ACE du Val-d’Oise depuis 2014. J’étais auparavant dans le bureau puis l’on m’a appelé.

La plupart des enfants de mon club vont au caté ou à l’aumônerie. Les familles soutiennent l’ACE et veillent à ce que leurs enfants puissent venir au club. Ils viennent également avec joie à l’Assemblée générale de l’ACE 95 que leurs enfants sont fiers d’animer ! Les parents s’impliquent également en accompagnant les sorties.»

Combien de clubs il y a dans le Val-d’Oise ?

J.G. : « Il y a 6 clubs dans notre département : un à Argenteuil que j’anime, un à Garges-lès-Gonesse, un à Sarcelles, et 3 clubs à Bezons. C’est assez difficile de recruter des animateurs bénévoles… il y a beaucoup de sollicitations pour diverses activités mais il y a de l’espoir avec les enfants. Par exemple, 2 Top ados à Bezons sont co-animateurs et deviendront probablement animateurs. A Argenteuil, il y a un jeune que je vois bien pour s’occuper des plus petits. »

Selon toi, que permet le jeu ?

J.G. : « Le jeu donne beaucoup de joie, d’épanouissement. Quand on joue en équipe, cela permet la solidarité et la complicité. Souvent, les enfants veulent rester avec leurs copains… C’est bien mais il faut aussi les amener à aller vers ceux qu’ils ne connaissent pas. Le jeu rend la tâche plus facile ! Je les mets volontairement dans des jeux avec des nouvelles personnes et finalement ils finissent par se faire de nouveaux amis qu’ils ne veulent finalement plus quitter. On fait cela dans les interclubs.

Dans la pédagogie de l’ACE, j’aime bien les dimensions de la responsabilité et de confiance en soi. Les enfants reçoivent des responsabilités, les prennent à cœur et font de leur mieux. Ce qui me plait, c’est de transmettre aux enfants en leur donnant des responsabilités. Ils se sentent ainsi valorisés.

« Chacun avait des choses à faire et personne n’était laissé de côté. »

Quand j’étais Cœur vaillant au Sénégal, la solidarité était au cœur de notre groupe. Chacun avait des choses à faire et personne n’était laissé de côté. On était tous solidaires et cela m’a beaucoup marqué. Face aux enfants de mon club, cela m’aide toujours aujourd’hui à faire preuve de vaillance et de courage !

Je dois dire aussi que les enfants m’apportent beaucoup. J’ai l’impression de beaucoup donner et aussi de beaucoup recevoir des enfants. Quand j’ai décidé de me former pour devenir infirmier, j’ai été très soutenu par les enfants durant mes trois années d’études. Ce n’était pas facile et les enfants m’ont accompagné à chaque étape. »

Combien organisez-vous avec l’ACE 95 d’interclubs par an ?

J.G. : « Il y a 3 interclubs par an, voire 4 quand on le peut. (Assemblée générale, sortie, Fête du Jeu et la récollection). La dernière a eu lieu chez les Salésiens à Argenteuil. Nous sommes déjà allés à Louvres et à Saint-Ouen. Cela a été aussi à Mours (95) chez les Pères blancs. C’est une journée où l’on se retrouve pour rencontrer les enfants des autres clubs et se raconter ce qu’on vit en club. Il y a toujours un temps d’Evangile à la fin de la journée. Souvent, c’est le père Michel Etienne le prêtre accompagnateur de l’ACE du 95 qui vient faire un enseignement adapté aux chrétiens comme aux musulmans qui sont dans le club de Garges-Lès-Gonesse. Là-bas, le club ACE est en lien avec la mairie notamment la mise à leur disposition du local du club et font des sorties avec une amicale des locataires. Une fois, nous avons reçu un prêtre salésien lors de notre recollection. »

Comment se déroule un club ?

J.G. : « Je prépare mon club à l’avance avec un thème. J’utilise beaucoup les revues Ricochet où je pioche des sujets, à Noël ou à Pâques par exemple. Quand je veux évoquer un sujet comme la famille ou le partage, je leur pose des questions. Par exemple, on a posé des questions sur la solidarité. C’est comme cela qu’ils en viennent à donner leur avis.

Le Club se déroule de 14h30 à 17h dans la salle du club qui est à la Paroisse Notre-Dame-de-Lourdes d’Argenteuil. D’abord, j’accueille les enfants puis l’on commence par un jeu. Souvent ce sont eux qui en proposent un. Ils racontent déjà ce qu’ils ont vécu dans la semaine qui précède ou à l’école, et ensuite chacun s’exprime sur le thème.  Puis on choisit un jeu coopératif ou un jeu ludique qui mette, par exemple, l’amitié en action. On fait ensuite un jeu à l’extérieur après on rentre pour discuter et ensuite on fait un goûter partagé.

J’ai un cahier de responsable pour noter les paroles des enfants. Si au cours de mon club, ils disent quelque chose de particulier, je note au fur et à mesure ou bien juste après le club ; dès qu’ils partent… en essayant de ne rien perdre ! »

As-tu d’autres engagements que l’ACE ?

J.G. : « Je suis engagé dans ma paroisse pour animer des soirées de louange avec le groupe SLD Soirée Louange Doyenné. Je joue du djembé. On tourne dans toutes les paroisses autour d’Argenteuil et Bezons. Le chant est un puissant moyen de communion ! A chaque récollection de l’ACE, les enfants aiment bien venir avec des nouveaux chants, des nouvelles danses. J’ai un peu apporté ma passion à l’ACE ! Du coup, on essaye de faire des ateliers djembé. Mais les enfants apportent aussi des chants qu’ils aiment bien, appris à l’école ou à la maison… 

Il y a eu des enfants qui, à travers l’ACE, ont été accompagnés pour faire leur première communion. Dans le club, tous les enfants ne sont pas croyants. On touche tous les enfants à l’ACE. Moi-même, je marchais un peu à côté de l’Eglise jusqu’à me convertir à l’âge de 17 ans. Ma petite sœur était tout le temps à l’église, et, un jour, je l’y ai rejointe… »

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